Christophe Guinet

Mammifères marins : bio-indicateurs des océans polaires

Comment les oiseaux et mammifères marins parviennent-ils à trouver leur nourriture dans l’océan? Quels indices océanographiques utilisent-ils pour cela? Que nous racontent-ils du milieu marin? Ces questions m’ont toujours passionné depuis la fin mon doctorat d’océanologie en 1991 et mon recrutement au CNRS en 1992 sur le projet de recherche Oiseaux et mammifères marins bio-indicateurs des changements affectant le milieu marin.

Directeur adjoint au CEBC – Directeur en océanologie Université Aix-Marseille 2 – Directeur de recherche CNRS – Equipe Prédateurs Marins 

christophe.guinet(at)cebc.cnrs.fr

tel : +33 (0)5.49.09.78.39

Le premier axe de mes travaux vise à mieux observer et comprendre le fonctionnement des océans par l’intermédiaire des animaux qui y vivent. Pour cela j’équipe des phoques en milieux polaires (phoques à capuchon en Arctique, éléphants de mer dans l’océan austral) d’un ensemble de balises spécialement conçues et développées à cet effet. Ces espèces ont notamment été choisies pour leur remarquable capacité de plongée (jusqu’à 2000 m de profondeur). Nous équipons ces animaux, qui deviennent ainsi des bio-échantillonneurs de paramètres physiques (température, salinité, lumière), biogéochimiques (oxygène, concentrations en phytoplancton), biologiques (bioluminescence, échosondage actif…), ce qui nous permet également d’étudier leur comportement en mer. Leur contribution à l’observation des océans polaires est sans équivalent. Par exemple, les éléphants de mer fournissent 99 % des profils de température et salinité associés à la banquise antarctique. Toutes ces données sont librement distribuées à la communauté scientifique via le portail MEOP. L’objectif ultime de ce programme de recherche est de mieux comprendre comment les océans polaires changent en réponse au réchauffement global et quelles sont les conséquences de ces changements sur les performances de pêche et la démographie de ces prédateurs.

Mon deuxième axe de travail porte sur l’étude des interactions entre les pêcheries et les cétacés, tout particulièrement entre les orques et les cachalots dans le contexte de la pêcherie à la légine dans les Terres Australes Françaises. L’objectif est ici de mieux comprendre le comportement de déprédation des orques, des cachalots mais aussi des pêcheurs, pour essayer de solutionner ce conflit d’usage impactant aussi bien les cétacés que les pêcheurs.
Dans mon métier, j’affectionne tout particulièrement l’encadrement d’étudiants que je trouve humainement très enrichissant et scientifiquement très stimulant au travers des nouveaux questionnements soulevés. Depuis le début de ma carrière scientifique, j’ai participé à l’encadrement d’une trentaine de doctorants et une quarantaine d’étudiants de master II. Les travaux conduits avec mes étudiants et collaborateurs ont donné lieu à la publication de plus de 200 articles scientifiques. J’essaye de dispenser des enseignements et d’avoir une activité de communication scientifique auprès du public en leur faisant partager ma passion pour mon métier de chercheur tout en les sensibilisant aux enjeux de conservation en milieu polaire.

CVResearchGate