ACAP Albatross Day

ACAP Albatross Day

Dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Albatros (ACAP) dont le thème est « Aires marines protégées : Sauvegarder nos océans » nous avons choisi de faire un zoom sur nos recherches menées depuis plus de 30 ans et soutenues par l’Institut Polaire Français sur ces espèces emblématiques et en danger (liste rouge IUCN).

L’albatros fuligineux à dos sombre est une espèce en danger. L’objectif global de l’étude menée à Crozet par Fromant et co-auteurs (et actuellement en relecture par des pairs) est de quantifier les interactions des albatros avec les bateaux de pêche grâce aux détecteurs de radars embarqués par les oiseaux (développés par Sextant Technology). La comparaison des mouvements de bateaux avec les suivis des oiseaux permet notamment d’étudier l’interaction entre les oiseaux et les pêcheries pour les espèces cryptiques pour lesquelles les informations embarquées font cruellement défaut. Les individus suivis se sont nourris principalement dans les eaux internationales subtropicales, où ils n’ont rencontré qu’un petit nombre de bateaux. Le faible taux d’interaction durant la période étudiée suggère que les albatros fuligineux à dos sombre ne sont pas fortement attirés par les navires de pêche. Cependant, cette population est aujourd’hui très petite et donc sensible même à des faibles taux de captures. Notre résultat doit donc être interprété avec prudence en raison de la faible taille de l’échantillon et de l’effort de pêche assez faible au cours de la période d’étude, car ces observations peuvent dissimuler un risque plus élevé de prises accessoires au cours d’un effort de pêche intense et/ou de périodes exigeantes sur le plan énergétique.

Nous utilisons la même approche sur une autre espèce menacée le grand albatros pour laquelle la population de Crozet semble cependant bien récupérer cette dernière décennie après un déclin important observé entre les années 1970 et 1990: cette année sur l’ile de la Possession à Crozet plus de 470 nids étaient occupés par un couple en début de saison de reproduction. Un espoir encourageant qui récompense en particulier les nombreux efforts consentis par les pêcheries des Terres Australes Françaises depuis 20 ans pour enrayer les captures accidentelles dans ces territoires. L’objectif est maintenant d’étendre ces mesures aux eaux internationales !