Perte d’habitats

Stress urbain

L’urbanisation galopante est une cause majeure de disparition et d’homogénéisation des paysages naturels. Nous étudions les impacts de la vie urbaine au travers d’espèces sentinelles de ce milieu (moineaux domestiques, merles noirs, mésanges). Ces différentes espèces doivent faire face à des perturbations multiples telles que les pollutions sonore, lumineuse, et atmosphérique. Elles doivent également faire face à la pénurie de cavités pour nicher et à des régimes alimentaires modifiés (diminution d’insectes, malbouffe, etc.). Nous montrons que ces animaux peuvent faire face à ces contraintes et s’adapter au milieu urbain. Néanmoins, cette capacité d’adaptation reste limitée et ces animaux présentent des niveaux de stress plus élevés, un vieillissement accéléré par rapport aux populations d’oiseaux ruraux. Nos résultats expliquent en partie l’effondrement actuel des populations d’oiseaux communs, comme c’est le cas pour le moineau domestique.

Dégradation des paysages agricoles

L’intensification actuelle des pratiques agricoles est une cause majeure de la dégradation des habitats et de la perte de biodiversité. Ces effets sont particulièrement forts chez les reptiles et amphibiens qui sont caractérisés par une faible mobilité et une dépendance à des milieux spécifiques. Nous avons lancé un programme « Bocage & biodiversité » dans les Deux Sèvres en collaboration avec l’ONCFS et un réseau d’agriculteurs. Nos travaux soulignent la relation positive entre un paysage de bocage préservé (réseaux de haies, de mares et petits boisements) et la richesse spécifique des reptiles et amphibiens. La présence des espèces obtenue par modélisation est calquée sur la trame bocagère des Deux Sèvres. Nous avons également démontré l’importance de la qualité des microhabitats : structure de la haie et mares de reproduction. Le maintien de paysages compatibles avec la biodiversité passe par une action à l’échelle de l’exploitation agricole.

Stress et migration

En un siècle, la grande oie des neiges est passée du statut d’espèce menacée à surabondante. La dynamique de population de l’oie des neiges dépend étroitement de l’environnement rencontré le long de la voie de migration. La quantité et la qualité des ressources alimentaires disponibles vont affecter la condition corporelle des oies à leur arrivée dans le haut Arctique, facteur clef régissant la reproduction. Le changement drastique de la taille de population est principalement dû aux activités humaines : limitation de la chasse et changements des pratiques agricoles, arrivée du maïs dans les années 70. Désormais, l’objectif de conservation est de limiter cette population afin d’éviter un sur-broutement de la toundra. Notre équipe s’intéresse à la physiologie du stress et à la modulation de l‘engraissement chez cette espèce afin d’évaluer comment ce type de contraintes, rencontrées sur les haltes migratoires, peut se répercuter sur les décisions de reproduction en Arctique.

Biodiversité en Sursis :  le rôle du bocage