Léa Lorrain-Soligon

Conséquences de la salinisation de l’environnement sur la faune des marais littoraux : le cas des amphibiens

Les changements globaux actuels conduisent à de nombreuses modifications des habitats, et parmi ceux-ci la salinisation des milieux demeure peu étudiée. Pourtant, avec la montée des eaux et l’augmentation de la fréquence des évènements extrêmes (submersions marines), elle est en passe de devenir un problème de conservation majeur, et particulièrement pour des espèces qui utilisent des habitats côtiers d’eau douce. Ma thèse vise ainsi à comprendre et prédire la réponse des organismes les plus sensibles à cette pression : les amphibiens, dont la peau perméable et les faibles capacités de dispersion les rendent particulièrement vulnérables. L’augmentation de la salinité dans les milieux conduit à des contraintes fortes chez les amphibiens, l’eau salée étant hyper osmotique comparée au milieu cellulaire. Confrontés à des milieux trop salés, ils vont ainsi faire face à des contraintes écophysiologiques majeures pouvant affecter négativement leur survie.

Par nos travaux nous allons ainsi examiner la réponse de ce groupe en milieu littoral. Nous étudierons la réponse des organismes, des espèces et des communautés, à une salinisation progressive (liée à la montée des eaux) ou brutale (liée aux tempêtes) de leur milieu. Ces travaux reposeront sur des études réalisées à la fois sur le terrain, dans des réserves naturelles situées sur la côte Atlantique française (Moëze-Oléron, marais d’Yves, Belle Henriette), mais aussi sur des expérimentations en laboratoire, au CEBC. Nous aborderons cette problématique en étudiant les changements dans la structure des communautés, dans les niches trophiques occupées (par analyses isotopiques) ainsi que les changements comportementaux, physiologiques et développementaux.

Les éléments de réponse acquis au cours de ce projet de recherche vont permettre de comprendre comment la salinisation des milieux côtiers peut influencer l’écologie et la physiologie des amphibiens. A des fins de conservation, cela nous permettra également de prévoir quelles espèces et quelles populations seront les plus touchées, mais également comment les habitats peuvent être aménagés, de sorte à pouvoir au mieux contrer l’impact de ce changement global.

Etudiante en thèse dans l’équipe ECOPHY (2020-2023)
Directeurs de thèse : François Brischoux (CEBC) et Frédéric Robin (LPO)
Ecole doctorale de La Rochelle
Mail : lea_lorrain-soligon(at)outlook.fr