Gopal Billy

Fermeture des milieux : quel impact sur la biodiversité ?

La biodiversité est en fort déclin face aux pressions anthropiques. Des mesures globales existent, il est aussi important de mettre en place des actions régionales de conservation procurant des bénéfices rapides pour la biodiversité. Une de ces actions est l’augmentation du niveau de protection d’écosystèmes et des sites qui les abritent. Des statuts de protection très stricte ont été adoptés pour protéger les habitats (e.g. Réserve Biologique Intégrale, RBI), avec le postulat qu’une absence d’exploitation entraine un regain de biodiversité. En milieu terrestre, l’absence d’intervention sur les peuplements végétaux peut conduire à une fermeture des milieux. Dès lors, la biodiversité est-elle réellement favorisée par ce statut de protection ? La question nécessite d’être explorée, notamment pour les espèces dépendantes d’habitats ouverts.

En Nouvelle-Aquitaine, la forêt de Chizé offre un cadre quasi-expérimental pour répondre à cette problématique. Tout d’abord l’exploitation de la forêt en parcelles a généré de forts contrastes spatiaux, créant un gradient de milieux très ouverts à fermés. Par surcroît, en 1999 deux tempêtes augmentent de façon drastique l’ouverture de milieux fermés ; enfin en 2006, 2600 ha sont déclarés RBI, laissant libre cours à la fermeture généralisée de la forêt. Cette histoire de la dynamique forestière peut être mise en relation avec celle de la dynamique des populations de prédateurs inféodés aux milieux ouverts. Il s’agit de 4 espèces de serpents : la couleuvre verte et jaune, la couleuvre d’Esculape, la couleuvre à collier et la vipère aspic. Ces espèces sont étudiées depuis plus de 25 ans en forêt de Chizé via la méthode de Capture-Marquage Recapture (CMR). Il sera possible au cours de la thèse d’estimer avec précision les variations temporelles de paramètres démographiques essentiels (survie, recrutement, etc.) puis de les mettre en relation avec la dynamique des peuplements forestiers. Ces analyses fourniront des réponses pour mieux comprendre les relations temporelles et spatiales des populations de serpents en fonction de la fermeture des milieux ; et donc de proposer des mesures de gestion.

Doctorant dans l’équipe ECOPHY (2020-2023)
Directeur de thèse : Xavier BONNET et Christophe BARBRAUD
Ecole doctorale de La Rochelle
Cofinancées par la région Nouvelle Aquitaine et le conseil départemental des Deux-Sèvres.
gopal.billy(at)cebc.cnrs.fr
Tel +33 (0)783924693