Les questions scientifiques

Le raisonnement sous-jacent à nos travaux :

1. les populations d’oiseaux et de mammifères marins varient-elles au cours du temps et si oui, comment et pourquoi, ce qui nécessite de déterminer successivement deux, voire trois types de mécanismes.

2. Les mécanismes démographiques : par exemple une population peut augmenter car le succès reproducteur est meilleur (plus de petits), ou la survie des adultes s’accroît, ou les deux. Mais pourquoi ces paramètres démographiques varient-ils ?

3. Les mécanismes trophiques. Dans bien des cas, la réponse est avant tout alimentaire. Elle dépend des ressources disponibles pour les prédateurs dans leur environnement. Il nous faut donc répondre à des questions très simples en apparence : que mangent-ils, où, comment, quand ? Un point crucial est la séparation spatiale stricte entre les zones de reproduction à terre et d’alimentation en mer des oiseaux de mer, phoques et otaries. Ce qui veut dire que comprendre les variations de populations nécessite de connaitre la vie marine de ces prédateurs.

4. Les mécanismes environnementaux. Une dernière approche consiste à mettre directement en relation les variations démographiques avec les changements globaux, tels que le réchauffement climatique, l’augmentation des contaminations et pollutions, ou les activités de pêche industrielle.

5. Enfin, mieux connaitre les causes des variations de populations permet de prédire leur devenir en utilisant la modélisation, ce qui a des conséquences en termes de biologie de la conservation pour le maintien de la biodiversité.

L’Equipe Prédateurs Marins a débuté ses activités au CEBC en 1985. A l’heure actuelle, elle résulte de la fusion en 2014 de deux équipes localisées respectivement à Chizé (CNRS) et à La Rochelle (La Rochelle Université). Ce rapprochement naturel avait été précédé par la création en 2010 de l’Observatoire PELAGIS qui regroupe les bases de données préexistantes des deux sites. L’Observatoire PELAGIS est maintenant directement adossé à la nouvelle équipe Prédateurs Marins et gère des bases de données spatiales (observations, télémétrie), d’échouages, de comptages et de captures–recaptures, ainsi que la base de données océanographiques du Système d’Observation MEMO.

Nos sites d’études

Nous travaillons principalement sur les espèces de prédateurs marins qui se reproduisent en milieu polaire, soit en subantarctique et en Antarctique (îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam dans le sud de l’océan Indien, et Terre Adélie), soit en Arctique (Spitzberg, Björnoya, Norvège). Certaines études sont également menées en milieu tropical, en Guyane française et sur les Iles Eparses (Tromelin et Europa dans le canal du Mozambique), et dans des zones tempérées comme la mer Méditerranée.