Multistress

Un programme en Région sur les goélands

Conservation de la biodiversité en Région Nouvelle Aquitaine

L’objectif de ce projet est de mesurer les effets combinés des contaminants environnementaux et de la dégradation des habitats sur la biodiversité de la Région Nouvelle Aquitaine. Les modèles étudiés sont des oiseaux, reptiles et amphibiens présents dans le vignoble, la plaine céréalière, le bocage, les zones humides, les zones urbaines et littorales.

Dans ce cadre, ECOPHY réalise des travaux sur les contaminants et leurs effets chez quatre espèces de goélands nicheurs dans la Réserve nationale du Lilleau des Niges, Ile de Ré (partenariat CEBC – Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Nos travaux en arctique, dans les TAAF et en Guyane ont permis d’apporter des informations précieuses sur l’état de contaminations des oiseaux marins d’outre-mer, mais de façon surprenante, les données pour les oiseaux marins de France métropolitaine, sont tout simplement inexistantes.

L’un des buts du programme MULTISTRESS est donc de contribuer à combler ce manque de connaissance. A partir des échantillons sanguins nous recherchons la présence du mercure et des polluants organiques persistants. Parmi eux, les substances poly et perfluorés (PFASs) sont encore beaucoup utilisées comme agents tensioactifs dans une multitude de produits manufacturés et de consommation (produits de soins personnels, ustensiles de cuisine antiadhésifs, mousses anti-incendie, vêtements imperméables et tapis, papiers et textiles antitaches). Sont également recherchés certains pesticides agricoles (triazoles et néonicotinoides) car les goélands utilisent régulièrement les champs pour s’alimenter. Ces niveaux sont analysés par le biais des isotopes stables et de la télémétrie (suivi GPS) afin de les replacer dans un contexte d’écologie trophique. Ces travaux sur les goélands sont réalisés en étroite collaboration avec les laboratoires EPOC (Université de Bordeaux) et LIENSs (Université La Rochelle)).

Les premiers résultats, montrent de façon surprenante une très forte contamination par le mercure, en particulier chez les goélands marins, dont les niveaux surpassent parfois ceux observés en zones polaires (albatros). Autre surprise, on constate une forte contamination par les PFAS des goélands de l’Ile de Ré, avec des niveaux équivalents de ceux observés chez les goélands bourgmestres du Svalbard, pourtant considérés comme très contaminés. Ces toutes premières données sur l’état de contamination des oiseaux marins de France sont intégrées au programme national DCSMM : Mise en place d’un Plan d’Action pour le Milieu Marin (AFB), soutenu par l’AFB.