Qui mange qui dans l’océan Austral ?
Mon travail dans la recherche a débuté par un hivernage aux Iles Crozet en 1982 pour y étudier les adaptations métaboliques et hormonales au jeûne prolongé chez les manchots. Cette approche écophysiologique a d’abord fait l’objet d’une thèse et s’est ensuite continuée sur différents modèles animaux de terrain et de laboratoire dans le but d’une meilleure compréhension de la gestion des réserves énergétiques chez les oiseaux et mammifères.
Au début des années 1990, mon travail a pris une orientation plus écologique et porte maintenant essentiellement sur les stratégies d’alimentation des oiseaux et mammifères marins de l’océan Austral, comme développé ci-dessous.
Directeur de Recherche CNRS – Equipe Prédateurs Marins
yves.cherel(at)cebc.cnrs.fr
tel + 33 (0)5 49 09 78 35
Programmes de recherche : Ecosystème pélagique, ressources trophiques et stratégies d’alimentation des prédateurs marins
Stratégies d’acquisition des ressources
– Variations spatiales et temporelles des stratégies d’alimentation.
– Ségrégation trophique entre espèces sympatriques et au sein des communautés d’oiseaux et de mammifères marins.
Les ressources pélagiques de l’Océan Austral
– Détermination des espèces clés du réseau trophique à partir du régime alimentaire des prédateurs et d’un échantillonnage du milieu marin.
– Quantification de l’impact des prédateurs sur les ressources marines.
Bio-indication
– Utilisation des prédateurs comme échantillonneurs ’intelligents’ de l’écosystème pélagique pour acquérir des informations sur la biologie de leurs proies (calmars par exemple).
– Utilisation des prédateurs pour le suivi de l’état de santé des écosystèmes marins (contaminants tels que les métaux lourds et polluants organiques).
Méthodes utilisées
– Méthode directe d’analyse du régime alimentaire par détermination des proies dans des contenus stomacaux (oiseaux) ou des fécès (otaries). L’identification repose sur des restes non digérés: exosquelette des crustacés, becs de céphalopodes, et os et otolithes de poissons.
– Méthodes indirectes: utilisation des lipides marins et surtout des isotopes stables du carbone et de l’azote comme indicateurs trophiques.